Un jour, ‘Umar Ibn ‘Abd al-‘Azîz ordonna à son héraut d’annoncer : « Que se présente à moi celui qui a subi une injustice ! » Un non-musulman (dhimmî)* de Homs se leva et déclara : « Ô Commandeur des Croyants ! Je te demande d’appliquer le Livre d’Allah ! » « De quoi s’agit-il ? » s’enquit ‘Umar. L’homme expliqua : « Al-‘Abbâs Ibn al-Walîd Ibn ‘Abd al-Malik a usurpé mon terrain. » ‘Umar interrogea al-‘Abbâs qui était alors assis dans l’assemblée : « Que réponds-tu ô ‘Abbâs ? » Celui-ci acquiesça : « Effectivement, Commandeur des Croyants, al-Walîd me l’a attribué et a consigné ce don dans un registre. » ‘Umar interrogea : « Que dis-tu ô dhimmi ? » L’homme répliqua : « Ô Commandeur des Croyants ! Je te demande d’appliquer le Livre d’Allah le Très Haut ! » ‘Umar ajouta : « Oui, le Livre d’Allah mérite plus d’être suivi que le registre d’al-Walîd. Restitue-lui sa propriété ! » Al-‘Abbâs se plia à cette injonction [Al-Bidâya wa al-Nihâya, Ibn Kathîr, t. 9, p. 213.] *Un dhimmi (en arabe : ذمّي) est, suivant le droit musulman, un citoyen non-musulman d'un état musulman, lié à celui-ci par un « pacte » de protection