Question : Quel est le jugement [religieux sur le fait] de jeter le reste (bâqî) des aliments (at’imah) dont on n’a plus besoin, comme les os, à la poubelle ? Réponse du noble Chaykh Sâlih Ibn Fawzân Al-Fawzân - hafizahu-llâh - : Il est autorisé de jeter les aliments avariés (fâsidah) qui ne se mangent plus. Quant à ceux, qui sont [encore] bons (tayyibah) et qui peuvent être consommés même par les animaux (bahâ im) alors, ils seront consommés par ces derniers ou par les volatiles (tuyûr) : dans ce cas là, il n’est pas permis de les jeter à la poubelle car [c’est quelque chose de] respectable (muhtaramah), [qui] peut servir et [dans] le fait de les jeter à la poubelle, [il y a en cela] du gaspillage (ihdâr) et du gâchis (ifsâd). Si ces restes de nourriture peuvent être [encore] profitables, il n’est pas licite de les envoyer à la poubelle et s’ils ne le sont pas et sont avariés, il n’y a pas de mal à s’en débarrasser à la poubelle. ____________________ [1] : Subhânu-llâh ! Que dire des supermarchés occidentaux avec tout ce dont ils se débarrasent chaques jours ? Alors qu’il y a des communautés d’hommes, de femmes et d’enfants mourrant de faim. D’après un site internet : « Une nouvelle étude sur les déchets alimentaires au Royaume-Uni révèle que les Britanniques jettent à la poubelle l’équivalent de 30 milliards d’euros de nourriture chaque année. La presse anglaise rapporte des chiffres stupéfiants afin de marquer les esprits. » D’après l’encyclopédie de l’Agora sur le net : « La malnutrition elle est en grande partie causée par la démesure des riches, démesure dont ils subissent eux-mêmes les effets négatifs sous la forme de maladies de la civilisation, de l’obésité plus particulièrement. Frances Moore Lappé avait raison, il y a vingt ans, quand elle soutenait que le problème n’était pas la rareté des aliments mais la rareté de la démocratie. Les faits lui donnent encore davantage raison aujourd’hui. Miguel Altieri, un expert reconnu qui enseigne à l’Université de Californie à Berkeley, soulignait récemment : « le fait qu’à l’échelle mondiale, nous disposons de deux fois plus d’aliments que nous pouvons en manger. Le monde actuel produit plus de nourriture par habitant que jamais auparavant, 4,3 kg par personne par jour ; 2,5 kg de céréales, de fèves, de noix, 450 grammes de viande, de lait, d’œufs et un autre 450 grammes de fruits et de légumes. La vraie cause de la faim est l’inégale répartition de cette manne. Pratiquement aucun expert ne conteste les chiffres d’Altieri. » Le gaspillage de nourriture atteint 96 milliards de livres par année aux États-Unis, soit 27 % des 356 milliards de livres produites. Chaque famille gaspille en moyenne 280 livres de nourriture par année. Si le gaspillage causé par la négligence est choquant, celui qui résulte d’un mauvais système fiscal ou d’un système de mise en marché inadéquat est scandaleux. Au Québec et au Canada, par exemple, les producteurs laitiers en sont souvent réduits à jeter leur surplus de lait à l’égout quand ils ont atteint leur quota de production. Une infime minorité de ceux qui ont des surplus parviennent à les vendre à rabais. Pour des raisons évidentes, il est difficile d’obtenir des chiffres précis sur cette question. L’Inde elle-même accumule pour le plaisir des rats des surplus de grain alors que dans ce pays 350 millions d’habitants n’ont pas accès au minimum vital de nourriture. » "**"